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papier japonais 100 % made in Japan

Le papier japonais - chiyogami - katazome

 

 

La table du calligraphe – Illustration de la période Edo.
Le papier japonais est un monde. Nous n’avons pas la compétence pour traiter ce sujet aux multiples ramifications. Le Japon reste mystérieux pour les occidentaux. Néanmoins, la beauté des objets permet de rentrer en relation avec cette civilisation dont l’esthétique s’incarne dans le quotidien. C’est le cas pour le papier qui est une des composantes de la culture nippone et une de ses manifestations les plus fascinantes. 

 

 

Pour une approche de cet univers, nous renvoyons à l’ouvrage de François Paireau, Papiers Japonais, Paris, Editions Adam Biron, 1991.

 

WASHI

« Le papier japonais se nomme washi, un mot qui date du XIXe siècle et qui le distingue du papier à l’occidentale. Wa est la dénomination chinoise pour Japon et shi, comme gami et kami correspondent à plusieurs registres de signification du mot papier. […] Le papier à la main, comme à la machine, résulte de l’organisation de fibres végétales en présence de liant et en milieux aqueux. » (F. Paireau, p. 16)

 

les fibres végétales du kôzo ou murier

« C’est la noble destinée des mûriers que de servir de base aux papiers asiatiques ! En Chine et au Japon, la plante qui nourrit les vers à soie sert principalement à fabriquer le papier. […]
Le mûrier se développe sous l’effet d’un climat chaud et humide. A partir de sa souche, des rejets poussent chaque année. Ils deviennent utilisables au bout de trois ans et sont coupés à l’automne. Ce sont les fibres de l’écorce qui constituent la matière du papier.
La chance du Japon est de pouvoir faire pousser sur son sol des variétés de mûriers aux qualités primordiales, le kôzo. Leurs écorces fournissent des fibres particulièrement longues et le papier en est d’autant plus résistant. » (p. 16) 

 

 

 

 

Désormais, la majorité des papiers sont de fabrication industrielle, même si plusieurs petites manufactures et artisans continuent de fabriquer du papier à la main pour, principalement, la calligraphie et le dessin. Les papiers utilisés pour le chiyogami et le katazome que nous proposons sur le site sont de fabrication industrielle.




l’eau

 

 

Artisans papetiers – illustration ouvrage de la période Edo.
« La principale qualité du papier japonais réside dans son comportement à l’eau. La feuille peut être mouillée et brossée sans qu’elle se désagrège. C’est la différence avec les papiers occidentaux et la raison de sa préférence pour de nombreuses restaurations d’œuvres d’art dans le monde entier. » (p. 21)

 

 

les couleurs

« Papiers teints et papier imprimés stimulent autant l’œil que la curiosité […] Toute cette alchimie est conditionnée par les qualités d’absorption, de souplesse et de résistance de la feuille. Dans la civilisation japonaise, l’importance sociale des couleurs est très marquée. La surface blanche du washi, si souvent louée, peut disparaître sous les couches de pigments en s’enrichissant considérablement au gré des modes et du temps. […] La coloration des papiers suivit le même chemin que celle des tissus. » (p. 28)

Originellement, les couleurs provenaient de substances végétales, animales ou minérales. Désormais, pour les papiers colorés, chiyogami et katazome, les pigments sont chimiques.

 

application des couleurs

Durant le XIXe siècle, la technique d’application des couleurs a êté mise au point et développée grâce aux maîtres de l’estampe qui sont des grands dessinateurs et des coloristes hors pairs. Pour les estampes, chaque teinte est imprimée par une matrice particulière en bois. 

 

 

Estampe en couleurs de la période Edo.
Imagiers japonais au travail – Illustration de la période Edo.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le calligraphe - Hokusai - Manga
Bien entendu, la majeure partie du washi est utilisé pour la calligraphie, art très développé au Japon comme en Chine. Dans ce cas, le papier conserve sa couleur naturelle d’origine. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a deux grandes familles d’application :
 

I - Le pochoir ou showa

 

 

Feuille de katazome
Une des autres techniques est l’application des diverses teintes, sur le tissu comme sur le papier, par un pochoir ou showa. La teinture au pochoir se nomme katazome et le pochoir katagami.
Cette technique donnera la famille des katazome. 

 

 

 

 

Découpe du pochoir et exemple de showa.
« Les pochoirs utilisés dans les techniques katazome sont découpés dans un papier japonais fabriqué à la main (washi), produit à partir des fibres internes des jeunes pousses de mûriers (kôzo). Pour réaliser les pochoirs, plusieurs feuilles de papier sont laminées, puis enduites de jus de kakis verts, riches en tanin. Lorsque ces feuilles de papier imprégnées sont sèches, elles sont soumises à l’action d’une fumée obtenue en brûlant de la sciure. Le tanin du kaki et la résine de la fumée imperméabilisent le papier. Les motifs sont découpés dans le papier avec des outils en acier… » (Annie van Assche, Kimonos Art Déco : Tradition et Modernité dans le Japon de la première moitié du XXe siècle, Paris, Cinq Continents, 2006, p. 12-13). 

 

 



II - La sérigraphie

 

 

Exemple de sérigraphie sur tissu (Tenugui)
Cette technique est utilisée pour le tissu et pour le chiyogami ou papier fantaisie : chaque couleur est posée par un système d’écran en tissu. L’artisan doit veiller à ce que la superposition des couleurs soit précise afin que les motifs soient bien nets. 

 

 

 

 

La sérigraphie japonaise expliquée – Illustration de la période Edo.
La sérigraphie (du latin sericum la soie et du grec graphein l'écriture) autorise un fort dépôt d'encre qui garantit une couleur intense qui dure dans le temps et également une bonne opacité. Cette technique se distingue donc de l’impression en quadrichromie : aucune trame n'est visible, la couleur est disposée en aplats. Si l'on observe le bord d'un trait sur une sérigraphie, alors on décèle de légères hachures en zigzag, ou dent de scie. Ce qui n’est pas le cas avec l’impression à partir d’une matrice.

 

 

La forme imprimante est un écran constituée d'un tissu tendu (anciennement en soie, remplacée par le synthétique) fixé sur un cadre. Le tissu vierge est uniformément poreux. Il doit être préparé pour l'impression d'un motif : c'est ce qu'on nomme le clichage.

La maille de l'écran déterminera la quantité d'encre déposée. Elle est exprimée en nombre de fils au cm. Plus le nombre de fils est élevé, moins le dépôt est important et plus la finesse est élevée. On utilisera des mailles élevées pour imprimer des détails. Moins le nombre de fils est élevé et plus le dépôt sera important. On utilisera des mailles faibles dans le cas d'impressions d'aplats, lorsqu'on souhaite une opacité importante.

De nombreux artistes ont utilisés la sérigraphie : Henri Matisse par exemple, et surtout par le mouvement Pop art, et son emblème Andy Warhol, pour l’impression sur des toile.


Le "tirage" :

Industrielle à plat ou mécanique

Le sérigraphe met en repérage l'écran et la matière à imprimer de manière à positionner l'impression à l'endroit souhaité. Il doit faire preuve d'anticipation car les couleurs sont généralement imprimées les unes à la suite des autres avec des séchages intermédiaires. Il existe aujourd'hui des machines très performantes qui permettent l'impression de toutes les couleurs en une seule fois.


Textile ou manuelle

 

 

Exemple de sérigraphie (détail d’un poster vendu sur Papiergami)
Le textile n’est pas une matière rigide mais souple. Il n’est par conséquent pas possible d’imprimer la première couleur, de retirer le textile, de sécher l’encre puis de repositionner le textile au même endroit sans déformation pour imprimer la couleur suivante. Dans le domaine textile, le sérigraphe est obligé d’imprimer toutes les couleurs en une seule fois, c’est-à-dire sans déplacer le support à imprimer. 

 

 

 

 

Feuille non ébarbée de katazome
L’application des couleurs suivant cette technique manuelle est utilisée pour le chiyogami non mécanique. C’est celui que nous commercialisons sur le site Papiergami. Quelque soit le mode de tirage, le papier désormais utilisé au Japon est mécanique. Mais les feuilles du chiyogami sérigraphiées manuellement se distinguent par des marges non ébarbées (non coupées) qui laissent subsister les bords irréguliers du façonnage de la feuille de papier vergé. Le katazome est toujours tiré sur ces feuilles de ce type.  Sur Papiergami, nous ne commercialisons que des feuille entières non ébarbées au format 96,5 x 66,5 cm.

 

 

 

 

Aujourd’hui

« Dès le début du XXe siècle, la machine remplaça le travail à la main. Le washi, constitué du même matériau, perdit de son caractère quand il fut fabriqué plus rapidement sur une chaîne continue. L’activité d’appoint des agriculteurs pendant la saison creuse devint une industrie qui fonctionna toute l’année.
Il existe aujourd’hui des ateliers mixtes travaillant à la fois à la main et à la machine. D’anciennes familles se sont complètement converties à la production de pâte à papier industrielle. D’autres ont cherché à améliorer les techniques, ont créé des papiers de fantaisie, cherché de nouvelles utilisations. »


Yuzenchiyogamishinwazome

Précisons que yuzen et chiyogami sont deux termes qui désignent le papier japonais illustré ou avec des motifs en couleurs. Ils sont désormais interchangeables mais, traditionnellement, le yuzen avait des motifs issus des textiles et le chiyogami des motifs empruntés aux gravures de la période Edo, donc apposés par des blocs de bois.
Quant au shinwazome, que nous ne commercialisons pas, c’est un papier relativement épais qui présente des estampages relevés par des dorures. Ce papier en relief est très riche en couleurs et en matière : on pourrait dire qu’il est baroque.


Caractéristiques du chiyogami et du katazome commercialisé sur Papiergami

Ces deux types de papiers japonais traditionnels à motifs commercialisés sur Papiergami se présentent sous la forme de feuilles d’environs 96,5 cm x 66,5 cm. Nous ne vendons que des feuilles entières.

 

Le papier est un papier vergé non couché. Les bords sont non ébarbés, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas été coupés au massicot après séchage. L’application des couleurs, soit en sérigraphie, soit au pochoir, s’effectue manuellement sur la totalité d’une feuille. Le papier utilisé par les manufacturier ne se présente donc pas sous forme de bobine mais de feuilles individuelles manipulées par l’artisan. Cette particularité confère au washi sa maniabilité, sa résistance, sa force et sa souplesse, son opacité.

 

Les couleurs, de 2 à 10 suivant les motifs, sans compter les dorures ou teintes brillantes, ne bougent ni à l’eau, ni à la lumière. Par exemple, les posters sérigraphié visibles sur notre site résisteront à l’exposition à la lumière dans le temps à la différence des teintes de la quadrichromie qui « passent » rapidement.

 

D’un poids compris entre 70 et 85 g/m2 et de PH neutre, le chiyogami et le katazome de Papiergami, en provenance du Japon, et fabriqué au Japon aussi bien pour le papier vergé que pour l’application des couleurs, se signale par sa résistance et ses grandes qualités tactiles.

 

Utilisation traditionnelle du washi au Japon :

Calligraphie, lecture, écriture, correspondance, dessin à l’encre de chine, mouchoir (pour écrire, pour poser la nourriture), eventail (ogi), parapluie, ombrelle (bangasa et higasa), lanternes,  costumes, coiffures, rouleaux (vertical : kakemono ou kakejiku), jeux (cerf-volant : tako, pliage de jeu : origami, pliage de grue : tsuru), maison (cloison ou porte, paravent, lampe, boites, etc.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Usage contemporain : loisirs créatifs

 

 

Illustration : motifs traditionnels sur tissu (tenugui)
Aujourd’hui, l’usage du chiyogami et du katazome reprend les traditions, mais, avec ses couleurs épurées ou chatoyantes, les feuilles peuvent se prêter à de nombreuses activités manuelles ou créatives comme l’origami ( du verbe oru : plier, et de kami : papier) : pliage sans découpe ni collage ; le kirigami (du verbe kiru : coupe) : pliage avec découpe mais sans collage ; le pepakura (de l’anglais papercraft, artisanat du papier) : pliage avec découpe et collage
et, plus largement, le cartonnage, la carterie, la décoration pour les fêtes, l’habillage de meubles, de pans de murs, etc., la reliure, le scrapbooking, l’encadrement, l’emballage fantaisie et festif, etc.

 

 

La variété des motifs puise dans la période Edo, donc au XIXème siècle. Depuis cette période, et jusqu’à aujourd’hui, le choix des motifs ne cesse de croître, aussi bien pour le papier que pour les tissus. Il existe donc des milliers de feuilles différentes de chiyogami et de katazome. Papiergami en propose un choix adapté au marché occidental. Nous nous efforcerons d'augmenter régulièrement les références afin que le choix deviennent de plus en plus abondant

 

Pour l’origami, nous conseillons l’ouvrage en trios volumes de Zülal Aytüre-Scheele, L’Encyclopédie des Origami (Origami. 1, 2 et 3), Paris, Fleurus, 2001.